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Voyage retour: le jour le plus long

Publié le 24 Novembre 2013 par G. Vesselle

Après une très courte nuit dans l'aéroport (on va dire que j'ai à peine fermé l 'oeil pendant 2 heures), une charmante dame de l'aéroport vient, tranquillement réveiller Dam's qui, trouvant le sol trop dur, avait gonflé son matelas et s'était allongé sous un escalier. Il est 4 h du matin. On en profite pour aller faire enregistrer les bagages. Jusque là, tout va bien. Je m'imagine déjà quelques heures plus tard, chez moi, dans les bras de ma chérie, puis prenant une bonne douche après m'être rasé (et oui, 5 semaines de barbe, c'est super désagréable) et enfin, mangeant un bon repas avec fruits, légumes et mayonnaise.

Et c'est là que ça se complique. On monte à l'étage pour se diriger vers la zone d'embarquement. On s'arrête au duty free et je craque carrément en achetant plus de 3 kilos de chocolat. On s'installe à une table et on sort les cartes. Et là, on voit que notre avion a une heure de retard. Ca commence. Après, je me dis qu'on est encore dans les temps pour prendre le train à Paris. Les 2 loulous qui me servent de compagnons d'aventure se marrent, moi je ris jaune. J'ai tellement envie de rentrer, et en plus, y a vraiment mieux qu'un aéroport pour prolonger les vacances. On occupe donc notre temps à regarder ce qu'il se passe autour de nous. Des jeunes polonais, ou tchèques, on ne sait pas trop, picolent déjà (il est 5 heures du matin) mais on boirait bien une bière avec eux.

On patiente, et en regardant l'écran, on voit que des infos nous seront données une heure trente plus tard. Pour nous faire patienter, la compagnie nous offre un petit dej. Enfin, ils nous offre un bon d'achat de 1500 couronnes (10 euros) et on choisit. C'est l'occasion pour moi de goûter un bon gâteau islandais, bien crémeux.

Une heure plus tard, tout le monde s'entasse vers le guichet d'embarquement. On entend parler d'hôtel, les bruits circulent, mais ça sent pas très bon. Certains commencent à s'énerver, nous on est zen, de toute façon, on n'a pas le choix, il faut attendre. On nous dit donc que la compagnie à réservé des chambres d'hôtel pour passer la journée mais que l'avion décollera à 18 h 30. Le temps de descendre récupérer nos bagages, on nous annonce que l'avion décollera finalement à 23 h 30, mais il décollera, c'est sûr. Il faut donc que l'on annule nos billets de train et que l'on regarde les horaires. Dam's et Lioch prennent le portable d'une hôtesse pour tenter de faire annuler leur billet. Pour moi, c'est mort, il n'est pas remboursable, je vais avoir 25 euros dans les fesses.

Nous voilà parti dans les bus pour aller à l'hôtel. Et là, c'est un peu le bazar, tout le monde est impatient, les gens commencent à s'énerver. Mais, ça ne sert à rien, on essaie d'arranger un peu les choses en acceptant une chambre de 2 pour nous trois. En même temps, on ne va y passer que quelques heures. Une fois dans la chambre, commence une longue journée d'attente. Y a la télé mais en islandais et sans programmes sportifs où on peut comprendre, c'est pas top. On doit aller dans un autre hôtel pour manger. Enfin, ils nous parlent de repas, on aura une soupe et un sandwich. Mais, avec les sandwichs et les gâteaux qu'il me reste, ça va le faire. On profite de l'autre hôtel dans lequel il y a le wifi pour voir les horaires de train. Et, si l'avion, effectivement, décolle à l'heure annoncée, ça risque d'être la course à paris pour avoir le train et rentrer pas trop tard. On prévient aussi les proches. On gère la crise quoi. Mais bon, je deviens philosophe et prend mon mal en patience. On finira bien par rentrer, même si, j'ai vraiment hâte d'être à nouveau chez moi. Et, je déteste attendre dans les transports. C'est hyper inconfortable comme situation. Je ne suis plus en vacances mais je ne suis pas encore rentré. Ma tête est en France, je suis passé à autre chose, mais mon corps est en Islande.

On retourne dans la chambre, petite sieste et on regarde les mondiaux d'athlé. Je me fais réveiller par un coup de téléphone. On doit descendre à la réception. Et la réceptionniste nous met littéralement dehors, d'une manière pas très aimable. Mais passons. On rejoint l'autre hôtel où on doit manger. Mais, là, on doit attendre que ce soit prêt. Une heure supplémentaire à attendre. On commence à avoir l'habitude. Le repas est plus que sympa: poulet en sauce avec des légumes. Tout ce que l'on n'a pas eu pendant 5 semaines. Je profite.

Départ pour l'aéroport, départ définitif cette fois, enfin, je l'espère. Je crois que j'aurais du mal à supporter un autre report. On arrive et on enregistre de nouveau les bagages. Mais le sac fait 3 kilos de plus et, normalement, on n'a pas le droit de mettre de la nourriture dedans. mais ce n'est pas de notre faute si on aura dû passer 2 fois au duty free et ressortir de l'aéroport. On poursuit le deuxième passage. J'ai l'impression de revenir quelques heures en arrière. L'avion est confirmé...mais je ne crie pas victoire. On finit par décoller à 23 h 50. Le vol de nuit se passe bien, même si je n'ai pas dormi. Ca fait presque 48 heures que je n'ai pas dormi, enfin au sens où on l'entend vraiment. j'ai juste sommeillé à peine 4 h. La compagnie nous donne à manger. J'aurai l'impression de n'avoir fait que manger. Un comble pour le séjour.

On finit par atterrir sur le sol français. Ca fait du bien. Je suis mort de fatigue mais heureux d'être là. En plus, il fait chaud, ça change. Il faut souligner, quand même, que la compagnie a plutôt bien géré la situation.

Mais notre course ne fait que commencer. Il faut attraper un bus pour le centre de Paris. Et oui, dans notre chance, le RER est en travaux, donc il faut prendre le bus. On arrive à Paris après une heure de route et on court dans le métro. A ce rythme, on peut encore attraper le premier train pour Dijon, et Dam's, celui pour Brest. A ce moment là, on oublie le côté zen, vacances pour aller le plus vite possible. Même Lioch laisse de côté son aspect "tranquille les mecs, on a le temps" qu'il nous aura servi tout au long du séjour, et se met à courir malgré ses rotules fracassées. Je crois qu'on a tous hâte de rentrer.

Course dans le métro, au revoir rapide avec Dam's, on repart en courant, on arrive à la gare, on court encore au guichet pour prendre un billet et on saute dans le train. De vrais parisiens. C'est là que je me dis que je ne le ferais pas tous les jours.

Ca y est, on est de retour, dans le train, je souffle, je vais rentrer à la maison, retrouver ma chérie. J'ai vraiment hâte, de plus en plus, au fur et à mesure que le train avance. Je salue Guillaume qui, lui, va jusqu'à dijon. La boucle est, définitivement, bouclée. Le périple est fini. Je descends du train et ma chérie me retrouve dans le souterrain...et ne me reconnait pas. En même temps, j'ai perdu 8 kilos, j'ai une barbe épaisse, je ressemble à rien. je ne lui en veux pas. je la prend dans mes bras et ça fait vraiment du bien. Je suis mort mais je suis heureux. Je profite de cet instant. Ca m'avait manqué d' avoir quelqu'un pour nous prendre dans ses bras. Ce côté affectif, tendresse que je n'ai pas eu, malgré le fait qu'on s'est super bien entendu et soutenu avec les 2 loulous, fut un manque important, et c'est à ce moment précis que je le réalise. J'ai vécu loin de tout, loin des autres sans trop réfléchir à tout ça. En même temps, si on pense trop, on ne s'en sort pas dans ce genre d'expérience. Mais quand on les retrouve, on se rend compte de l'importance de ces petits gestes du quotidien.

Pour faire un petit bilan, le retour ne pouvait pas se passer d'une manière trop "normale" à l'image de chaque journée du séjour qui nous aura réservé son lot de surprises, bonnes ou mauvaises. Presque 30 heures de voyage pour retrouver mon chez moi, c'est long. Je suis exténué mais heureux de rentrer.

La seule chose qui va être difficile pour moi, ça va être de me réhabituer à ma vie d'avant. Mais ça, je ne m'en rends pas compte. Je peux le dire aujourd'hui mais au moment de le vivre, j'avais l'impression de ne pas avoir eu un comportement "changé". Même si j'ai eu l'impression de reprendre immédiatement mes marques, il m'aura fallu un certain temps pour me réapproprier ma vie. Prendre conscience du changement, réapprendre à vivre avec les gens qui m'entouraient, penser à expliquer ce que je ressent en acceptant que ça ne soit pas une évidence pour tout le monde, s'intéresser de nouveau à autre chose et à quelqu'un d'autre que moi, voilà autant de choses que j'ai dû faire à mon retour. Cela a pris du temps car il m'a déjà fallu prendre conscience de tout ça. Ca n'a pas été facile mais je crois que j'y suis arrivé. Il aura fallu passer par des épreuves, parfois, douloureuses, pour prendre conscience de ça mais j'ai réussi, enfin, je le crois. Et après, 3 mois de recul nécessaires, j'ai repris le fil et je peux, encore davantage, profiter de ce voyage et de tout ce qu'il m'aura apporté. Ce voyage m'a permis de changer, de grandir et de prendre aussi conscience de ce qui est vraiment important pour moi et des personnes qui me sont vraiment chères. C'est d'abord sur le plan humain que se fut riche,et,seulement, ensuite sur le plan culturel.

C'est pour ça, que pour conclure, je remercie Dam's de m'avoir proposé cette aventure et que j'ai très envie de repartir. Mais je m'appuierai sur cette aventure pour choisir dans quelles conditions j'aimerais, mais surtout dans lesquelles je n'aimerais plus partir. Mais je crois que nous 3 savons ce que nous voulons pour la suite, et je crois que je peux, sans trop m'avancer, dire que l'on a tous envie de repartir.

17 h entre l'heure initiale du vol et l'heure de l'embarquement. Il aura fallu être patient jusqu'au bout pour retrouver la France

17 h entre l'heure initiale du vol et l'heure de l'embarquement. Il aura fallu être patient jusqu'au bout pour retrouver la France

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